C’est l’hypothèse la moins pessimiste qui semble prendre le dessus. À quelques heures de l’arrivée des premiers effets des restes de l’ouragan Kirk, les rafales de vent pourraient finalement être moins puissantes que redoutées… tout en dépassant localement le seuil de la tempête. Les précipitations devraient par contre être abondantes, et sur une durée réduite, faisant craindre des inondations. Le Parisien fait le point sur les dernières prévisions de cette dépression qui reste dangereuse.
Quelles sont les régions les plus exposées ?
Tout le pays globalement va subir des précipitations et du vent. Mais c’est un axe allant de l’Ouest et du Sud-Ouest jusqu’au Nord-Est qui est le plus exposé. La partie sud de cette zone sera prioritairement concernée par le vent tandis que la partie nord sera, pour sa part, essentiellement touchée par les fortes pluies.
À quel moment le pays va-t-il être touché ?
Les premiers effets de Kirk vont commencer à se faire sentir ce mardi après-midi et en fin de journée avec le renforcement du vent dans le quart nord-ouest et avec l’arrivée de précipitations.
Mercredi, c’est l’ensemble de la journée qui sera concerné par des conditions dégradées. Le cœur de la dépression devrait atteindre l’estuaire de la Gironde entre le milieu d’après-midi et le début de soirée en fonction des modèles météorologiques, avant de remonter dans la nuit jusqu’aux frontières du nord-est du pays, comme le montrent ces cartes de La chaîne météo.
Tôt jeudi, Kirk quittera progressivement la France. Mais le ciel de traîne dans la foulée de son passage restera très humide avec de nombreuses averses.
Des rafales aux environs de 100 km/h
Kirk se situera à la limite entre la dépression et la tempête en prenant en compte le critère de la puissance du vent. Météo France rappelle qu’il n’existe pas de définition universelle de la tempête. Mais il est communément admis qu’elle correspond à des rafales de 120-130 km/h sur les côtes et de 100 km/h dans les terres.
L’organisme météorologique s’attend à ce que le passage de Kirk provoque « un fort coup de vent sur les côtes atlantiques de l’Aquitaine et de la Gascogne avec des rafales jusqu’à 110 km/h sur les côtes, 70 km/h à 90 km/h dans les terres ». Par ailleurs, « les vents tempétueux concerneront les Pyrénées avec jusqu’à 120 km/h à 150 km/h sur les crêtes ». « Le centre-est et la région lyonnaise seront aussi exposés à des vents forts. »
Ce mardi, Météo France a placé deux départements pyrénéens en vigilance orange (niveau 3 sur 4) pour la journée de mercredi en raison du vent. Il s’agit des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. Tout un axe allant du Sud-Ouest et de l’Ouest jusqu’aux frontières du Nord-Est est concerné par une vigilance jaune (niveau 2 sur 4).
Par ailleurs, le vent, associé à la baisse de la pression atmosphérique, va provoquer de fortes vagues. Elles seront généralement creuses de 2m à 3m dans le golfe de Gascogne mercredi après-midi. Dans la soirée, elles pourraient atteindre jusqu’à 5 m.
Un mois de pluie en quelques heures
Le danger principal de Kirk pourrait finalement être le niveau des précipitations. Météo France a d’ailleurs placé en vigilance orange pour ce motif les départements allant de la Vendée et de la Loire-Atlantique jusqu’aux Ardennes. Leurs abords ainsi qu’une partie du Grand Est sont en vigilance jaune.
Dans ces secteurs il est attendu l’équivalent d’un mois de précipitations en quelques heures seulement, ce qui fait craindre que des inondations ne surviennent. Il tombera jusqu’à une cinquantaine de litres par mètre carré sur le Bassin parisien et jusqu’à près d’une centaine en allant vers l’ouest.
Quelle situation en Île-de-France ?
La région capitale ne sera donc pas épargnée par la virulence des précipitations. Mais elle devrait se situer en marge de la zone la plus exposée aux fortes rafales. Une sorte de dégradé Nord-Ouest/Sud-Est devrait être constaté avec des rafales moins puissantes dans les Yvelines qu’en Seine-et-Marne. Dans ce premier département, elles pourraient culminer entre 50 km/h et 70 km/h en fonction des modèles entre 70 km/h et une centaine de km/h dans le second.
Encore des incertitudes et un risque de rafales plus fortes
De la même manière que l’heure d’arrivée du cœur de la dépression reste à préciser, la virulence du vent reste à affiner. Si la tendance nette est à une arrivée plus affaiblie que crainte dans un premier temps des restes de l’ouragan Kirk, certaines conditions pourraient favoriser la survenue de rafales de vent plus fortes. Le conflit entre des masses d’air chaude et froide qui a lieu actuellement en France pourrait renforcer Kirk. Il explique en tout cas pourquoi les rafales pourraient être au moins aussi fortes le long de l’Atlantique que dans les terres. Certains modèles tablent ainsi sur des pointes culminant entre 120 km/h et 130 km/h à l’intérieur des terres, plus fortes encore qu’en bord de mer.
Appel à la prudence
Quel que soit le scénario final, avec des rafales se limitant à une centaine de km/h ou finalement supérieures, la prudence est de rigueur face à Kirk. Le mercredi est un jour de semaine et l’événement va se produire, au moins en partie, pendant la journée, à des heures où les gens circulent. Les trajets sont un point d’attention d’autant plus important que ce jour-là est souvent celui d’activités des enfants. Par ailleurs, les arbres sont encore largement feuillus, ce qui augmente leur prise au vent et le risque de déracinement. Que ce soit en raison de la vigilance orange à la pluie ou au vent, dans les deux cas les autorités recommandent de limiter les déplacements.
