Un père jugé pour avoir mis des antidépresseurs dans le biberon de son bébé pour le faire dormir

 

Le tribunal judiciaire de La Roche-sur-Yon a jugé un Vendéen de 35 ans, poursuivi pour avoir administré des psychotropes à sa fille de treize mois pour la faire dormir. Ce dernier ne s’est pas présenté à la barre pour répondre de ses actes. Seule son ex-compagne, maman de l’enfant, était présente pour se porter partie civile.

Le 17 août 2021, une fillette de treize mois est admise à la clinique pédiatrique de Nantes, présentant des troubles de la marche, une somnolence excessive et des convulsions. Ces symptômes ont d’abord intrigué les médecins, puis ont déclenché un signalement auprès du parquet après que des analyses de sang ont révélé la présence de deux psychotropes : un anxiolytique et un antidépresseur, fortement déconseillé pour les enfants. Ces faits ont conduit les autorités à ouvrir une enquête et à retirer l’enfant du foyer parental. Un placement temporaire pour protéger l’enfant tant que la lumière n’était pas faite sur la situation.

« L’enfant dormait au bout de 20 mn et pendant huit heures »

Rapidement, les investigations mettent en cause le père de l’enfant. Interpellé, ce dernier a reconnu avoir administré des psychotropes dans le biberon de sa fille pour la faire dormir, et ce, sans en parler à sa compagne et mère de l’enfant. « L’enfant dormait au bout de 20 minutes et pendant huit heures », rapporte le juge. La mère, blanchie de tout soupçon, n’a pu retrouver sa fille qu’au bout d’un an. Un éloignement qu’elle ne pardonne pas au père de l’enfant. « Entre le mensonge, le placement, le danger qu’il a fait subir à notre fille, on est passé de l’amour à la haine », a confié la maman, encore très émue par ces faits. « Il a brisé notre fille. Aujourd’hui, je ne peux plus quitter une pièce sans qu’elle se mette à pleurer », témoigne-t-elle. Traumatisée par cet abandon forcé pendant un an, la mère souhaite protéger sa fille et que son père « ne puisse plus la voir ». Elle réclame 2000 euros pour le préjudice moral sur sa fille et son fils « qui a souffert de la séparation avec sa petite sœur. Il doit payer pour ce qu’il a fait ».

Le parquet a insisté sur la gravité des faits : « Si la situation avait perduré, la vie de cet enfant aurait pu être en danger », estime Fiametta Esposito, la procureure de la République. Même si elle reconnaît que le père n’avait aucune intention de nuire à sa vie, elle considère ses gestes « très imprudents et graves ». Elle déplore aussi l’absence de responsabilité. « Il s’est défilé à la dernière convocation, prétextant habiter loin et être pris par le travail. Et il est encore absent ce jour. » Elle demande trois ans de prison avec un sursis probatoire, une obligation de soins et requiert la déchéance de l’autorité parentale. Réquisition que le tribunal a suivi, tous comme les demandes d’indemnisations de la partie civile.

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