Mazen al-Hamada, menant à son arrestation et à son décès

Un espion syrien se faisant passer pour un réfugié aux Pays-Bas a piégé un activiste anti-Assad, 

Un rapport publié par le site néerlandais Alex Nieuws a révélé qu’un espion syrien, connu sous le nom de Majed A, se faisant passer pour un réfugié aux Pays-Bas, a joué un rôle central dans le piège tendu à l’activiste Mazen al-Hamada, qui a conduit à son arrestation et à sa mort en Syrie.

Selon l’enquête, Majed A, agent des services de renseignement syriens (Mukhabarat), a reçu environ 800 000 euros sur trois ans pour ses services. Ces paiements ont été effectués via des comptes commerciaux de quatre entreprises basées aux Pays-Bas entre 2019 et 2021. Majed exploitait un magasin de meubles à Eindhoven, dissimulant ainsi ses activités d’espionnage.

Ahmed al-Ashqar, un dénonciateur syrien, a indiqué qu’un officier ayant déserté les réseaux de renseignement syriens a confirmé l’identité de Majed A comme agent infiltré. Initialement rejeté par le Mukhabarat en raison de son casier judiciaire, Majed a cherché à prouver sa valeur en collaborant avec Mohammad Samouri, chef du renseignement syrien à Londres.

Le piège des réfugiés retournant en Syrie

Dans le cadre d’une campagne lancée en 2020 par le régime de Bachar al-Assad, les réfugiés syriens étaient invités à rentrer au pays sous prétexte de réconciliation. Mais des rapports ont montré que beaucoup de ceux qui sont retournés ont été arrêtés, torturés ou tués.

Mazen al-Hamada, figure emblématique de l’opposition syrienne ayant survécu à la torture à la prison de Sednaya, a cru aux promesses de Majed A. Détenu pour avoir tenté de livrer du lait maternisé dans une zone assiégée en 2012, Mazen avait courageusement témoigné des horreurs qu’il avait subies. En 2020, il a été arrêté dès son retour en Syrie et emprisonné de nouveau à Sednaya, où il a été retrouvé mort en 2024, après l’effondrement du régime Assad.

Exploitation de la vulnérabilité

Mouaz Moustafa, directeur exécutif de la Syrian Emergency Task Force, a déclaré que les services syriens ont manipulé Mazen en exploitant son état psychologique fragile. Ils lui ont promis qu’il pourrait négocier la libération de prisonniers, ce qui l’a convaincu de rentrer. Malgré les avertissements de ses proches, Mazen a été escorté par des agents syriens depuis Berlin jusqu’à Damas via Beyrouth.

Sa sœur, Lamya al-Hamada, a déclaré que les services de renseignement avaient menacé de s’en prendre à ses sœurs. « Mazen savait ce que le régime faisait subir aux femmes dans ses prisons », a-t-elle confié.

Cette affaire met en lumière les méthodes sournoises utilisées par les services de renseignement syriens pour piéger les dissidents même à l’étranger.

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