Il frappe sa femme en pleine rue à Rouen, sous les yeux… de magistrats !
Il frappe sa compagne devant des magistrats
Le 4 décembre, deux témoins alertent la police pour un différend familial « en cours devant le palais de justice » de Rouen. Le suspect, Kevin*, a quitté les lieux mais il est retrouvé non loin de là, dans le centre-ville.
Entendue par les policiers, sa compagne Vanessa* explique qu’une dispute a éclaté sur fond d’infidélité et que son compagnon lui a alors asséné une gifle au visage. Elle refuse toutefois de déposer plainte estimant elle-même « avoir mérité sa gifle » en raison de son infidélité.
Mais les témoins, qui ne sont autre que des magistrats du tribunal, ont une version divergente. Ils indiquent que l’homme a attrapé sa compagne par la nuque avant de la projeter au sol. Selon eux, Kevin était très énervé, se montrant même menaçant à leur égard : « Il m’a dit : ‘Je fais ce que je veux, c’est ma femme, de quoi tu te mêles ?’ »
« Je m’excuse, je regrette »
La sœur du mis en cause est entendue. Elle accuse sa belle-sœur d’infidélités « multiples » et de « provocations incessantes » tout en constatant « la toxicité » de la relation de couple. Quant à son frère, elle estime qu’il « peut se montrer violent ».
En garde à vue, l’homme de 20 ans reconnaît les faits. Il explique avoir « perdu [son] sang-froid » après une insulte lui rappelant « le suicide récent de son frère ». Il reconnaît avoir saisi Vanessa par le cou avant de la projeter violemment au sol.
Placé en détention provisoire après avoir sollicité un délai pour préparer sa défense, il comparaît donc le 17 janvier au tribunal de Rouen. Il y maintient ses aveux : « Je m’excuse, je regrette, je n’ai pas réfléchi ».
Direction prison
Toutefois, le procureur rappelle que le prévenu n’a pas hésité à violenter sa compagne « en pleine rue, devant le palais de justice et en présence d’un mineur ». Selon lui, le passage à l’acte violent du prévenu « sur la voie publique » démontre « que ce dernier n’a aucune limite ».
Et de souligner que « deux mois plus tôt » Kevin a écopé d’une peine d’un an de prison ferme « après une course poursuite de plus de 60 km en mettant en danger la vie d’autrui ».
Il requiert donc une peine de deux ans de prison avec maintien en détention et interdiction d’entrer en contact avec la victime pendant trois ans, ainsi que de détenir une arme pendant cinq ans.
Pour la défense, la culpabilité de Kevin ne fait pas de doute. L’avocate tient tout de même à rappeler le contexte et le comportement de la victime qu’elle qualifie « de perverse narcissique ». Elle estime que « si aucune violence ne peut être tolérée », ce jour-là son client « a perdu la raison. Sa colère a explosé lorsqu’elle a fait allusion au suicide de son frère ». Elle sollicite une peine comprenant une obligation de soins psychologiques et un stage de prévention sur les violences conjugales.
Le tribunal déclare Kevin coupable des faits reprochés et le condamne à une peine** de trois mois de prison ferme avec maintien en détention ainsi qu’une interdiction d’entrer en contact avec la victime pendant deux ans.