“Selfie avec Assad” : l’image controversée ressurgit après la chute du régime
Huit ans se sont écoulés depuis que le politicien français Julien Rochedy a pris un selfie controversé avec Bachar al-Assad à Damas. Cette photo, vivement critiquée lors de sa publication en 2016, est revenue sur le devant de la scène après la chute du régime syrien et la fuite d’Assad à Moscou en décembre 2024, suscitant une nouvelle vague de moqueries et d’indignation.
Ancien cadre de premier plan du Front national, Julien Rochedy était directeur national du mouvement des jeunes du parti d’extrême droite avant de se retirer de la politique pour se consacrer à l’écriture et aux affaires. Cependant, son selfie avec Assad l’a replongé sous les projecteurs à la suite d’une avalanche de commentaires ironiques sur les réseaux sociaux, certains lui suggérant même de “prendre une autre photo avec Assad à Moscou”.
Une visite au milieu de crimes de guerre
La photo remonte au 25 mars 2016, lorsque Rochedy se rend à Damas avec une délégation parlementaire française. Ce jour-là, le régime syrien, accusé à plusieurs reprises d’utiliser des armes chimiques contre des civils, mène une attaque chimique documentée par Human Rights Watch. Pendant que des civils étaient visés, Assad accueillait ses invités dans son palais, posant avec eux pour des photos controversées.
“Un selfie avec un criminel de guerre”
La visite de Rochedy avait déjà provoqué une vive réaction en 2016. Beaucoup y voyaient une tentative de briser l’isolement international imposé à Assad, alors accusé de massacres contre son propre peuple. “Un selfie magnifique avec un criminel de guerre”, avait ironisé un utilisateur des réseaux sociaux à l’époque.
Les critiques refont surface en 2024
La chute du régime syrien en décembre 2024 et l’exil d’Assad en Russie ont remis ce selfie au goût du jour. Sur la plateforme X (anciennement Twitter), les internautes se sont empressés de partager la photo de Rochedy avec des commentaires moqueurs. L’un d’eux écrivait : “Ne pleure pas trop, Julien. Tu peux toujours aller à Moscou pour refaire un selfie avec Bachar !”.
Face à cette vague de critiques, Rochedy s’est défendu en accusant la Russie d’avoir été trop occupée par la guerre en Ukraine pour protéger son allié syrien. Cependant, cette justification n’a pas suffi à apaiser les moqueries.
Des crimes chimiques à répétition
Selon les rapports de Human Rights Watch, Assad a utilisé des armes chimiques interdites non seulement le jour de la visite de la délégation française, mais aussi les jours suivants. Fin mars 2016, des attaques au chlore et au gaz sarin ont été menées dans la région de la Ghouta près de Damas et à Latamneh, dans la province de Hama. En 2017, ces pratiques culminent avec l’attaque meurtrière de Khan Cheikhoun, qui a causé près de 100 morts.Pour de nombreux observateurs, des visites comme celle de Rochedy ne font qu’encourager les dictateurs à poursuivre leurs violations des droits humains. Ces gestes sont perçus comme un soutien implicite qui affaiblit les efforts internationaux visant à les isoler et à les traduire en justice.
L’histoire n’oublie pas
Le selfie de Rochedy avec Assad incarne l’épineuse question de la normalisation des relations avec des régimes accusés de crimes de guerre. Alors que le régime syrien s’effondre, l’image continue de susciter des débats sur les limites de la diplomatie et les leçons à tirer pour l’avenir.
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Traduisez-la en français morhaf mino