S’agit-il d’un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue ? Il est encore trop tôt pour tirer de telles conclusions. Ce vendredi, un homme de 77 ans a pénétré peu avant midi dans le McDonald’s du boulevard Ornano, près de la porte de Clignancourt, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Muni d’un « revolver de gros calibre », selon une source policière, il tiré plusieurs coups de feu sur un sexagénaire, visant le thorax et la tête. La victime, âgée de 60 ans, est décédée après quelques minutes de soins prodigués par les secouristes.
L’agresseur n’a pas tenté de s’enfuir après les coups de feu. Il est resté sur place, en attendant de se rendre aux agents de la Bac du XVIIIe arrondissement de Paris, ont confirmé plusieurs sources au Parisien. Le tireur n’a opposé aucune résistance lors de son arrestation. Le parquet de Paris confirme l’ouverture d’une enquête pour assassinat, diligentée par le 2e district de police judiciaire.
Venu acheter un burger, un témoin a « entendu une détonation » en sortant du McDonald’s. « Je me suis retourné et j’ai vu qu’un homme en avait descendu froidement un autre. Ca m’a choqué. » Lui n’aurait entendu qu’un seul coup de feu, « une balle dans la tête », précise-t-il. Le parquet de Paris confirme que la victime présentait « un impact de balle au visage ». Sur place ont été découverts « un revolver et deux munitions ».
Point névralgique de divers trafics
Le quartier de la Porte de Clignancourt est identifié des services de police comme un point névralgique de vente non réglementée de médicaments, autres cachets et cigarettes. En novembre 2023, Le Parisien s’attardait sur ce quartier du nord de Paris que certains élus et habitants estiment délaissé par la région Île-de-France.
La Porte de Clignancourt s’était même invitée sur la table du conseil d’arrondissement du XVIIIe, sous la forme d’un vœu adressé à sa présidente, Valérie Pécresse (Libres !). La majorité PS-EELV-PCF l’accusait de laisser péricliter cette entrée parisienne. Kévin Havet, adjoint (PS) à la sécurité du maire du XVIIIe, déclarait à l‘époque que les forces de l’ordre intervenaient « sur les trafics de drogue, les ventes à la sauvette de cigarettes et de fruits et légumes, les dégradations commises sur l’espace public, mais aussi les infractions routières », et indiquait par ailleurs avoir « sollicité la douane pour qu’elle puisse se joindre aux effectifs de police ».