L’abbé Pierre est visé par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles, dont un viol sur mineur

L’abbé Pierre, décédé en 2007, est visé par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles, dont un viol sur mineur et des “abus incestueux”, selon un rapport du cabinet spécialisé Egaé publié ce lundi, portant à 33 le nombre de témoignages à son encontre. Les faits présumés décrits se sont déroulés “des années 60 aux années 2000, la plupart du temps en France et parfois à l’étranger”, selon le rapport.

Un viol sur mineur et des “abus incestueux”

Une membre de la famille de l’abbé Pierre a indiqué avoir subi des “contacts sexuels sur ses seins et sa bouche à la fin des années 90”. Un autre témoignage fait état d’un “acte sexuel avec pénétration sur un garçon mineur”. On peut également lire dans le rapport les témoignages d’une “salariée d’un hôtel” dans lequel séjournait l’abbé Pierre, de “soignantes travaillant dans des hôpitaux” où il était hospitalisé, d’une volontaire pour un camp de jeunes et une mission humanitaire, ou encore d’une hôtesse de l’air.

Ces derniers témoignages “ne permettent absolument pas de dresser un état des lieux exhaustif des comportements de l’abbé Pierre”, insiste le cabinet Egaé, mentionnant “d’autres témoignages, parfois anonymes ou incomplets”.

Il s’agit du troisième rapport du cabinet mandaté par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre pour faire la lumière sur les agissements de l’abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, défenseur des mal-logés et des plus démunis. En juillet 2024, une première vague de révélations, basée sur sept témoignages, avait provoqué une onde de choc. Puis, en septembre, un second rapport contenant 17 nouvelles accusations de violences sexuelles avait forcé la fondation abbé Pierre à annoncer son changement de nom.

“L’accumulation des faits horrifie” la Conférence des évêques de France

“L’accumulation des faits désormais connus perpétrés par ce prêtre, qui fut tant admiré, horrifie”, a réagi ce lundi dans un communiqué la Conférence des évêques de France. La CEF “pense avec une peine immense” à toutes les victimes et elle “encourage toute personne agressée” à “se rapprocher, si elle le souhaite, de l’un des dispositifs d’écoute ou d’accompagnement de l’Église” ou “du dispositif mis en place par Emmaüs”.

“Réaliser qu’il a utilisé son aura médiatique et l’œuvre sociale qu’il avait édifiée […] pour abuser sexuellement de femmes, d’enfants, et de personnes en situation de précarité, est effroyable. À tous, la Conférence des évêques exprime sa proximité”, affirme l’Église dans son communiqué.

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