France : 22 ans de prison pour deux femmes condamnées pour le meurtre de la mère de l’une d’elles
Dans une affaire qui a profondément choqué l’opinion publique française, la cour d’assises du Bas-Rhin a condamné, vendredi, deux femmes à 22 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de la mère de l’une d’entre elles, un crime marqué par une violence extrême.
La cour n’a pas distingué entre Sandy Strebler (35 ans), la fille de la victime, et Élodie Bruey (42 ans), sa compagne. Toutes deux ont vu leur discernement reconnu comme altéré au moment des faits. Elles écopent de la même peine, assortie d’un suivi socio-judiciaire de dix ans, comprenant une injonction de soins. Les condamnations restent légèrement inférieures aux 25 ans requis par l’avocat général.
Un meurtre d’une brutalité exceptionnelle
Le 13 octobre 2022, Sonia Darmann, 68 ans, avait été retrouvée morte à son domicile de Haguenau. Elle était assise sur une chaise, la tête enveloppée dans un sac poubelle, et présentait 61 coups de couteau dans le dos.
Aucune trace de défense n’a été relevée, ce qui a conduit l’accusation à qualifier les faits de « boucherie » exécutée avec une rapidité empêchant toute réaction.
Une défense centrée sur la « fragilité » des accusées
Les avocats ont insisté sur la vulnérabilité psychique des deux femmes.
Élodie Bruey, qui souffre de déficiences intellectuelles, avait été hospitalisée 29 fois en psychiatrie en moins de onze ans et vivait sous curatelle renforcée. Sa défense a rappelé que son quotient intellectuel « équivaut à celui d’un enfant de 8 ans ».
Sandy Strebler, de son côté, a grandi dans un environnement familial chaotique, entre une mère dépendante aux médicaments et un père alcoolique. Son avocat a évoqué « des années d’accumulation de colère et de frustration » aboutissant à un geste dramatique.
Aveux, fuite, puis reddition
Après les faits, Élodie Bruey avait appelé sa grand-mère pour avouer le meurtre. Le couple avait ensuite pris un train pour Bordeaux, où les deux femmes se sont finalement rendues à l’hôpital, confessant ce qu’elles venaient de commettre.
Elles vivent aujourd’hui sous tutelle.
Cette affaire relance le débat en France autour de la prise en charge des personnes souffrant de troubles cognitifs dans le système judiciaire, et sur la manière dont la vulnérabilité peut façonner – et parfois détruire – des trajectoires familiales.



