Les réfugiés syriens en France face à l’incertitude après la chute de Bachar al-Assad
La récente chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie a provoqué une reconsidération des politiques migratoires à l’échelle européenne, notamment concernant les demandeurs d’asile syriens. Plusieurs États européens, tels que l’Allemagne, l’Autriche et la Suède, ont annoncé une suspension temporaire de l’examen des dossiers de ressortissants syriens. Selon *franceinfo*, cette mesure s’explique par l’incertitude politique actuelle en Syrie, qui rend difficile l’évaluation des besoins de protection internationale.
En France, où environ 45 000 Syriens bénéficient actuellement du statut de réfugié, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a décidé de différer l’examen de 700 demandes d’asile, selon son directeur, Julien Boucher. Cette décision vise à permettre une analyse plus précise de la situation en Syrie avant de statuer sur les dossiers. Le principe de non-refoulement, inscrit dans la législation française et internationale, reste applicable, garantissant qu’aucun demandeur d’asile ne sera renvoyé tant qu’une décision définitive n’aura pas été rendue.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’une suspension des procédures en cours est envisagée, suscitant des réactions variées. Tandis que des responsables politiques, comme Marine Le Pen, appellent au retour des réfugiés pour participer à la reconstruction de leur pays, des associations humanitaires telles que La Cimade soulignent les risques persistants en Syrie. Selon Henry Masson, président de l’association, la situation reste instable, et le pays pourrait encore connaître des conflits internes ou des persécutions.
Par ailleurs, Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), rappelle que la France n’est pas historiquement une destination majeure pour les demandeurs d’asile syriens, ceux-ci privilégiant souvent des pays comme l’Allemagne ou les États d’Europe du Nord. Les autorités françaises insistent néanmoins sur la nécessité d’un traitement réfléchi et conforme aux engagements internationaux, en tenant compte de l’évolution rapide de la situation en Syrie.
Aaya Awad AL SULEIMAN
27/01/2025