
Drame à Nogent : une surveillante poignardée à mort par un élève de 14 ans devant son collège
La ville de Nogent, paisible commune de 3 000 habitants en Haute-Marne, est en état de choc après le meurtre brutal de Mélanie G., 31 ans, surveillante scolaire au collège Françoise-Dolto, tuée à coups de couteau mardi matin par un élève de 14 ans.
Les faits se sont déroulés vers 8h15, à l’entrée de l’établissement, lors d’un contrôle des sacs effectué en présence de gendarmes. Le collégien, scolarisé en classe de 3e, a sorti un couteau et s’est précipité sur la jeune femme, la frappant à plusieurs reprises. Malgré l’intervention rapide des forces de l’ordre, elle a succombé à ses blessures. Le suspect a été maîtrisé et placé en garde à vue. Un gendarme a été légèrement blessé au cours de l’interpellation.
Une victime appréciée, une ville en deuil
Mélanie G., ancienne coiffeuse reconvertie dans l’éducation, travaillait comme assistante d’éducation depuis septembre 2024. Mère d’un enfant en bas âge, elle était très appréciée au sein de l’établissement pour sa gentillesse et sa disponibilité. « Tout le monde la connaissait ici, c’est inimaginable ce qui s’est passé », confie une habitante bouleversée.
Le choc est immense dans cette commune soudée, où les habitants se connaissent tous. « On pensait être à l’abri de ce genre d’événements, on croit toujours que ça n’arrive que dans les grandes villes », témoigne Karim, un père venu chercher ses enfants peu après le drame.
Un suspect connu pour son comportement instable
Le profil du suspect soulève de nombreuses interrogations. Âgé de 14 ans, sans antécédent judiciaire, il était pourtant décrit comme « perturbateur », « étrange » par certains camarades. Il avait déjà fait l’objet de deux exclusions temporaires pour des faits de violence. Ironie tragique, il avait également été désigné « ambassadeur contre le harcèlement » au sein du collège.
Selon plusieurs témoignages, l’adolescent aurait évoqué des situations de harcèlement dans les jours précédant l’agression. L’enquête devra notamment déterminer si ce facteur a joué un rôle dans son passage à l’acte.
Une onde de choc nationale
L’annonce du drame a déclenché une vague d’émotion dans tout le pays. Le président Emmanuel Macron a exprimé sa solidarité avec la famille de la victime et dénoncé « une vague de violence insensée ». La ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, s’est rendue sur les lieux et a décrété une minute de silence dans tous les établissements scolaires ce jeudi à midi.
Le Premier ministre François Bayrou a annoncé une mesure d’urgence : l’interdiction de la vente d’armes blanches aux mineurs dans un délai de quinze jours. Il a également évoqué la possibilité de déployer des portiques de sécurité à l’entrée des établissements scolaires.
Une enquête toujours en cours
Une conférence de presse du procureur de Chaumont est attendue dans la journée pour préciser les circonstances exactes du drame et faire le point sur l’enquête en cours. Celle-ci devra notamment établir si l’adolescent avait prémédité son geste et s’il envisageait d’autres victimes.
En attendant, Nogent pleure sa surveillante et s’interroge sur les failles d’un système scolaire et social incapable de prévenir de telles tragédies. « Mélanie ne devait pas mourir en allant au travail », résume sobrement une collègue, les larmes aux yeux.
morhaf mino



