Gérald Darmanin plaide pour l’isolement des “100 plus grands trafiquants de drogue” dans les prisons françaises
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a exprimé sa volonté de mettre fin à la persistance des trafics illégaux au sein des établissements pénitentiaires en isolant les “100 plus grands trafiquants de drogue”. Lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Marseille, il a souligné que “la prison doit être un lieu de fin des crimes, et non de leur continuation”.
En visite au tribunal judiciaire de la cité phocéenne, Darmanin a déclaré : “La prison n’est pas un endroit pour poursuivre le commerce illégal.” Il a également critiqué le nombre important de décisions judiciaires restées inappliquées, qualifiant la situation actuelle de “tournant pour la République”. Selon lui, il est impératif de simplifier les procédures, de renforcer les moyens accordés aux magistrats et de moderniser les outils pour faire face à une criminalité organisée en expansion.
Le ministre a plaidé pour l’application d’un modèle d’isolement similaire à celui réservé aux auteurs d’actes terroristes, afin de neutraliser les principaux barons de la drogue. “Les défis de la police deviennent ceux de la justice”, a-t-il insisté, appelant à une meilleure coordination entre ces deux piliers de l’État.
Darmanin a également révélé des chiffres marquants : plus de 3 000 arrestations liées au trafic de drogue ont été réalisées à Marseille en 2024, soit une hausse de 40 % par rapport à 2023. Ces données illustrent l’ampleur de la lutte engagée contre le trafic dans cette métropole.
Cette visite de Gérald Darmanin à Marseille revêt une forte dimension symbolique. L’ancien ministre de l’Intérieur est l’un des artisans de la campagne de lutte contre les trafics de stupéfiants dans la ville. Parmi ses actions phares figure le lancement des opérations “Place nette”, qui ont permis le démantèlement de plusieurs points de deal, notamment celui de “Paternelle”, situé dans le 14e arrondissement de la ville.
Avec ces annonces, Darmanin réaffirme son engagement dans la lutte contre la criminalité organisée et met en lumière les défis qui subsistent pour restaurer l’autorité de l’État dans des zones touchées par les trafics. Reste à voir si ces mesures seront suivies d’effets concrets, dans un contexte où les moyens alloués à la justice et à la sécurité restent sous tension.
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morhaf mino – masdar