Onze citoyens américains tués ou portés disparus en Syrie depuis 2011

une enquête internationale révèle des fosses communes à Dabiq

Dans un rapport publié récemment, le Réseau syrien des droits de l’homme (SNHR) a révélé qu’au moins onze citoyens américains ont été tués ou portés disparus en Syrie depuis le début du conflit armé en mars 2011 jusqu’en mai 2025.

Le rapport précise que six civils américains, dont une femme, ont été tués. Trois d’entre eux ont été tués par le régime syrien de Bachar al-Assad — dont un journaliste et une femme morte sous la torture — et trois autres par l’organisation terroriste Daech, parmi lesquels deux journalistes et un travailleur humanitaire.

Par ailleurs, cinq citoyens américains, dont une femme, sont toujours portés disparus. Quatre cas sont attribués aux forces du régime syrien, et le cinquième à des groupes non identifiés.

Le rapport souligne que ces actes constituent des violations graves du droit international humanitaire, en particulier des principes de distinction et de proportionnalité. Il appelle le Conseil de sécurité des Nations unies à imposer des sanctions ciblées contre les responsables des violations, notamment les chefs militaires et sécuritaires du régime syrien.

Découverte de fosses communes à Dabiq

Dans un développement lié, les forces de sécurité intérieure du Qatar, connues sous le nom de “Lekhwiya”, ont annoncé la découverte de restes humains de 30 personnes dans la région de Dabiq, au nord d’Alep. Ces victimes auraient été exécutées par Daech entre 2014 et 2017. L’opération a été menée en coopération avec le FBI et avec l’appui des autorités syriennes.

Selon des sources syriennes officielles, les fouilles ont été lancées à la recherche du corps de Peter Kassig, un travailleur humanitaire américain décapité par Daech, ainsi que de journalistes américains comme James Foley et Steven Sotloff, et de l’humanitaire Kayla Mueller. L’un des corps retrouvés pourrait être celui du journaliste Austin Tice, disparu depuis 2012.

Les recherches ont été rendues possibles grâce aux aveux d’un ancien membre de Daech. Les échantillons ADN des corps exhumés ont été envoyés aux États-Unis pour identification.

Une mission conjointe sans précédent

Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une mission conjointe inédite entre le Qatar et les États-Unis sur le sol syrien, rendue possible après une coordination diplomatique lors de la visite du Premier ministre qatari à Washington en avril dernier.

Lekhwiya a mobilisé des équipes spécialisées et des technologies avancées pour localiser les fosses communes malgré des conditions de terrain complexes. Selon des responsables de la sécurité syrienne, la région de Dabiq pourrait abriter d’autres fosses contenant les corps d’otages étrangers exécutés par l’EI.

Les efforts pour retrouver les citoyens américains disparus en Syrie restent une priorité pour Washington, dans ce qui pourrait constituer une avancée majeure vers la résolution de certains des dossiers les plus sensibles et anciens du conflit syrien.

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