Nouvelles nominations au ministère syrien des Affaires étrangères et fuites sur le prochain ambassadeur à Paris

masdar – paris – Damas

Dans ce que plusieurs observateurs décrivent comme une tentative de réorganisation interne, le ministère syrien des Affaires étrangères a annoncé une série de nominations diplomatiques et administratives importantes, touchant des postes stratégiques au sein des directions politiques et techniques du ministère. Parallèlement, des sources internes révèlent que des préparatifs sont en cours pour la désignation d’un nouvel ambassadeur syrien à Paris, un poste resté vacant depuis le départ de l’ambassadeur Louaï Fallouh.

Selon un communiqué officiel, Mohsen Mehbach a été nommé chef de cabinet du ministre, tandis qu’Ibrahim Mohamed Al-Qayyem devient son adjoint. Hadi Al-Sekhini prend la tête du bureau du protocole, et Mohamed Yaacoub Al-Omar celle du bureau exécutif. D’autres nominations concernent des conseillers spécialisés dans les dossiers sensibles des sanctions internationales, des armes chimiques, ainsi que des postes dans la communication, la coopération internationale et la justice transitionnelle.

Trois noms en lice pour l’ambassade de Syrie en France

En marge de ces nominations, le journal “Masdar” a obtenu des informations selon lesquelles trois noms seraient actuellement en discussion pour le poste d’ambassadeur à Paris, poste stratégique dans le contexte d’un rapprochement progressif entre Damas et plusieurs capitales européennes.

Parmi les profils évoqués :

• M: A. Ch. : un diplomate expérimenté issu du corps ministériel, considéré comme proche des cercles dirigeants.

• Dr. Awad Suleiman : docteur en communication et enseignant dans plusieurs universités françaises, résidant en France depuis plus de 30 ans. Connu pour ses positions critiques envers l’ancien régime, sa candidature suggère une possible ouverture vers des profils extérieurs aux circuits diplomatiques classiques.

• Dr. Khaled Torkawi : économiste diplômé de l’Université Selinus à Rome, spécialisé dans les politiques publiques et le développement, considéré comme un atout pour renforcer les relations économiques bilatérales.

Un diplomate proche du dossier a confié à Masdar que “le choix du futur ambassadeur portera un message politique fort : la Syrie est prête à tourner une page, tout en veillant à ce que le représentant reflète fidèlement l’orientation officielle”.

Il a ajouté que ces nominations témoignent d’une volonté de renouvellement du personnel diplomatique et d’un réajustement des priorités, dans une phase qualifiée d’”après isolement international”.

Une réorganisation à l’échelle nationale

Dans un contexte de bouillonnement diplomatique, la Syrie semble s’orienter vers une nouvelle posture sur la scène internationale. Cette dynamique est renforcée par les propos récents du président Ahmed Al-Char’a, qui a déclaré que la Syrie traverse une phase exceptionnelle, porteuse d’une opportunité “jamais vue depuis 500 ans”.

Le chef de l’État a insisté sur l’importance du travail collectif et de la sobriété dans l’exercice du pouvoir, appelant à se concentrer sur l’efficacité administrative plutôt que sur les titres.

En somme, la diplomatie syrienne amorce une refonte interne à un moment crucial, avec l’ambition de redéfinir l’image du pays à l’international, dans un climat régional et mondial en pleine mutation