Rapport : L’inquiétante banalisation de la prostitution des mineures en France
La France est confrontée à un phénomène alarmant : la normalisation progressive de la prostitution des mineures. Une enquête récente publiée par Europe 1 révèle une augmentation préoccupante des cas de proxénétisme impliquant des adolescentes, souvent traitées par la justice comme des « partenaires commerciales » plutôt que comme des victimes d’exploitation.
Des témoignages de magistrats et de professionnels du secteur de la protection de l’enfance font état de situations de plus en plus fréquentes où des adolescentes, parfois âgées de seulement 14 ans, sont retrouvées dans des chambres d’hôtel transformées en lieux de passes, entourées de préservatifs usagés, manipulées par des proxénètes majeurs ou mineurs.
L’élément le plus préoccupant est la diversité des profils. Contrairement aux idées reçues, ces jeunes filles ne viennent pas toujours de milieux marginalisés. Certaines vivent dans des foyers stables, sont scolarisées, mais choisissent la prostitution comme « source de revenus » pour financer des besoins matériels, comme l’achat d’un scooter ou des vêtements de marque.
Les professionnels dénoncent une forme de déni institutionnel : la justice, souvent débordée, ne parvient pas à adapter sa réponse à la spécificité de ces situations. L’absence de reconnaissance systématique du statut de victime pour les mineures prostituées empêche la mise en place d’une véritable politique de protection.
Face à cette situation, les associations réclament une réforme en profondeur : reconnaissance automatique de l’exploitation sexuelle des mineurs comme crime, renforcement des moyens alloués aux cellules de protection de l’enfance, et campagnes de sensibilisation pour alerter les jeunes et leurs familles.
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morhaf mino
