Les principales prisons et centres de détention syriens : un aperçu détaillé

1. Prison de Saydnaya
  • Localisation : Nord de Damas.
  • Description : Connue comme le “massacre silencieux” ou le “boucher de Saydnaya”, cette prison est le théâtre d’exécutions de masse, souvent sans procès. La méthode d’élimination est soigneusement orchestrée : pendaisons collectives, disparitions forcées, famine et torture psychologique. Selon Amnesty International, entre 5 000 et 13 000 détenus ont été exécutés entre 2011 et 2015.
2. Prison de Tadmor
  • Localisation : Située au milieu du désert près de Palmyre.
  • Caractéristiques : Cette prison militaire a longtemps été associée à des pratiques brutales, telles que des exécutions publiques, des passages à tabac systématiques et des privations extrêmes. L’attaque de 1980 par les forces du régime, qui a entraîné la mort de centaines de détenus, reste un exemple macabre de sa réputation.
3. Prison d’Adra
  • Localisation : Près de Damas.
  • Particularité : Principalement dédiée aux femmes, elle a vu des centaines de détenues victimes de violences sexuelles, de torture et d’interrogatoires brutaux. De nombreux enfants accompagnant leurs mères y ont également subi des conditions inhumaines.
4. Franchises des renseignements militaires et sécuritaires

Les services de renseignement syriens (moukhabarat) disposent de nombreux centres de détention dispersés dans le pays :

  • Franchise 215 (branche de la mort) : Située à Damas, cette installation est tristement célèbre pour ses taux de mortalité alarmants dus à la torture et aux mauvais traitements.
  • Franchise de la sécurité aérienne : Reconnue pour des pratiques extrêmes de torture psychologique et physique, notamment l’utilisation de méthodes telles que le “lit allemand” et la suspension prolongée.
  • Franchise 291 : Fonctionnant principalement pour le tri et l’interrogatoire des dissidents, elle symbolise les disparitions forcées systématiques.
5. Prison militaire de Homs (al-Balouni)
  • Localisation : Centre-ville de Homs.
  • Rôle : Utilisée pour détenir des civils et des opposants politiques arrêtés massivement. Les survivants témoignent d’interrogatoires accompagnés de coups brutaux, d’électrocution et de viols.
6. Prison de Hama centrale
  • Localisation : Ville de Hama.
  • Réputation : Centre notoire pour la répression des manifestations pacifiques et l’emprisonnement arbitraire de centaines de militants locaux.


Un système méthodique de torture et d’élimination

Selon des organisations comme Amnesty International et le Réseau syrien des droits de l’homme :

  • 136 614 personnes ont été arrêtées ou portées disparues depuis 2011.
  • Plus de 96 000 restent portées disparues, souvent transférées entre divers centres de détention.
  • Des milliers ont péri sous la torture, notamment à Saydnaya, à Tadmor et dans les franchises des renseignements.

Les méthodes couramment employées incluent :

  • Torture physique : Électrocution, brûlures, bastonnades, mutilations.
  • Torture psychologique : Privation sensorielle, menaces contre les familles, isolement prolongé.
  • Conditions inhumaines : Surpopulation extrême, insalubrité, privations alimentaires, absence de soins médicaux.

 


Enquête et justice : vers une reconnaissance des crimes ?

Les survivants et les familles des disparus réclament justice pour les crimes perpétrés dans ces prisons. Des organisations internationales documentent méticuleusement les exactions pour fournir des preuves aux tribunaux internationaux.

  • Le rapport Human Slaughterhouse d’Amnesty International décrit Saydnaya comme un centre d’extermination, avec des détails glaçants sur la logistique des pendaisons et des crémations.
  • Des photos divulguées par l’ancien photographe militaire “César” ont exposé plus de 11 000 images documentant les corps torturés de détenus.

Un héritage de terreur à surmonter

Ces centres ne sont pas seulement des monuments de répression, mais également des lieux de mémoire collective. Ils rappellent la brutalité du régime d’Assad et la nécessité d’un processus de réconciliation basé sur la justice. La Syrie post-Assad devra affronter cet héritage sombre pour reconstruire un État respectueux des droits de l’homme.

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Morhaf mino

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