Marco Mouly, « le roi de l’arnaque », est sorti de prison
Il était incarcéré depuis huit mois. Marco Mouly, alias « le roi de l’arnaque », a quitté la prison de la Santé la semaine dernière, a appris Le Parisien ce vendredi. Le 8 mars, le juge d’application des peines avait décidé de révoquer partiellement son sursis probatoire, plusieurs obligations lui ayant été fixées au moment de l’une de ses précédentes condamnations n’ayant pas été respectées.
En 2019, il avait en effet été reconnu coupable d’avoir « exporté des marchandises communautaires à des sociétés danoises défaillantes, qui revendaient à des entreprises en se faisant indûment rembourser la TVA, au préjudice de l’État danois », d’après le parquet de Paris. Des faits commis entre 1998 et 1999, lorsque Marco Mouly, aujourd’hui âgé de 59 ans, était directeur général de la société Vendôme Trading.
Il avait alors été condamné à une peine de trois ans d’emprisonnement avec sursis probatoire pendant trois ans, avec obligation de justifier d’un travail ou d’une formation, de soins, et de l’acquittement de l’amende 15 000 euros. Mais Marco Mouly n’avait respecté aucune de ces obligations. Il occupait notamment « un emploi fictif » de community manager, selon la juge, et avait « fourni à la justice des fausses fiches de paie, sur fond d’organisation bien huilée ».
« Jamais je retourne en prison »
La prison ? Très peu pour lui. « Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Bah ouais, je défie la police », avait assuré Marco Mouly à Mediapart à l’annonce de cette révocation de sursis, affirmant qu’il partait en cavale. « Jamais je retourne en prison », avait-il défié. Quelques jours plus tard, il se rendait pourtant au rendez-vous fixé au tribunal de Paris, en vue de rejoindre son lieu de détention.
En 2016, celui qui est surnommé « Le roi de l’arnaque », depuis la mini-série documentaire du même nom sur Netflix, était déjà parti en cavale lors de sa condamnation à huit ans de prison ferme et 283 millions d’euros d’amende pour sa participation à l’affaire dite de la taxe carbone. Il avait été retrouvé en Suisse après quelques mois et avait purgé sa peine en France.
L’escroquerie consistait à acheter des quotas hors taxe dans un pays étranger, avant de les revendre en France à un prix incluant la TVA, puis d’investir les fonds dans une nouvelle opération. La TVA, elle, n’était jamais reversée à l’État. Depuis avril 2020, il était placé en semi-liberté, puis en liberté conditionnelle.
Les déboires judiciaires de Marco Mouly ne sont cependant pas terminés : il doit connaître mardi sa peine dans un dossier d’insolvabilité. Quatre ans de prison avait été requis contre lui fin septembre 2024.
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