La société israélienne est confrontée aux conséquences des crimes sexuels, un phénomène alarmant exacerbé par l’incapacité de l’État, des organisations civiles et des associations à traiter efficacement 80 % de ces cas.
Selon les forces de sécurité et les centres de crise, les plaintes pour crimes sexuels révèlent des tendances diverses. En 2023, l’Association des centres de crise pour les victimes de viol en Israël (ARCCI) a enregistré 17 484 nouvelles plaintes concernant des crimes sexuels, tandis que la police n’a ouvert que 6 405 enquêtes pour des infractions similaires. Ces chiffres sont issus du rapport annuel 2023 de l’ARCCI, mis en avant par The Jerusalem Post.
Types de crimes signalés :
- L’inceste constitue 36 % des plaintes reçues par l’ARCCI, atteignant 70 % dans les cas impliquant des enfants.
- Le viol est le deuxième crime le plus signalé, représentant 28 % des plaintes.
- À la police, les signalements concernent principalement des actes indécents et du harcèlement sexuel, ce qui souligne une disparité entre les types de crimes signalés aux autorités et aux centres de crise.
Profils des agresseurs et des victimes :
- Dans 11 % des cas rapportés à l’ARCCI, l’agresseur est un parent, 25 % impliquent un autre membre de la famille, et 20 % concernent un ami ou une connaissance. Par contraste, dans les cas signalés à la police, les étrangers sont identifiés comme agresseurs dans 34 % des cas, contre seulement 3 % pour les parents.
- Seules 11 % des plaintes déposées à la police proviennent de victimes non juives, mettant en évidence une sous-représentation des minorités, notamment arabes, dans les signalements.
Défaillances du système judiciaire :
- 88 % des plaintes pour harcèlement sexuel n’aboutissent pas à une enquête.
- Plus de 80 % des dossiers judiciaires sont classés sans suite en raison d’un “manque de preuves”.
- Environ 43 affaires ont été classées en 2023 pour cause de prescription.
Évolution notable :
Le nombre d’hommes et de garçons signalant des violences sexuelles est en augmentation, traduisant peut-être une meilleure acceptation sociale de ce type de plaintes.
Ces statistiques soulignent des lacunes systémiques graves dans la prise en charge des violences sexuelles, reflétant un échec des institutions et des forces de l’ordre dans leur mission de justice et de protection.