Selon un sondage CSA pour Europe 1, CNews et “Le Journal du Dimanche”, 85% des Français interrogés se disent favorables à des peines de prison ferme pour tous ceux qui profèrent des menaces de mort contre des enseignants et des chefs d’établissement. Le sujet fait consensus chez l’ensemble des catégories sondées.
“Un coup porté à l’Éducation nationale”. C’est par ces mots, qui traduisent une certaine colère, qu’Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale, a qualifié mardi sur Europe 1 la sanction prononcée contre l’accusé dans l’affaire du lycée parisien Maurice-Ravel. Le proviseur de cet établissement avait reçu des menaces de mort de la part d’un jeune homme qui, depuis, n’a été condamné qu’à verser une amende de 600 euros, assortie d’un stage de citoyenneté. Une clémence qui a fait couler beaucoup d’encre et qui semble aller à l’encontre de l’aspiration des Français.
Car selon un sondage CSA pour Europe 1, CNews et Le Journal du Dimanche, 85% de nos concitoyens se disent favorables à des peines de prison ferme pour tous ceux qui profèrent des menaces de mort contre des enseignants et des chefs d’établissement. Des résultats qui ne varient qu’à la marge selon les catégories sondées.
Un désir de fermeté à gauche comme à droite
Les plus jeunes, comme les plus âgés, approuvent cette idée puisque 85% des moins de 35 ans et 89% des 50 ans et plus souhaitent que des peines de prison ferme soient prononcées contre les individus qui menaceraient de mort des enseignants et/ou des chefs d’établissement. Seuls les 35-49 ans se montrent moins catégoriques avec “seulement” 77% de réponses favorables. Selon la catégorie socio-professionnelle des sondés, on notera un désir de fermeté légèrement plus prononcé chez les inactifs (88%) que chez les CSP+ (80%).
Généralement révélatrices des clivages qui parcourent notre société, les réponses au sondage, selon la proximité politique, sont cette fois-ci assez unanimes. Si, sans surprise, les électeurs de droite réclament la tolérance zéro en la matière, avec 93% de sondés favorables à des peines de prison ferme, les sympathisants de gauche acquiescent, eux aussi, à 73%. Du côté des partisans de la majorité présidentielle, 84% des sondés estiment que des peines de prison ferme doivent être prononcées à l’encontre de tous ceux qui menacent professeurs et chefs d’établissement.
La semaine dernière, encore, des professeurs d’un lycée de Libourne en Gironde ont débrayé en soutien à une collègue de l’établissement visée par une nouvelle lettre anonyme la menaçant de mort. Mardi, dans l’émission Pascal Praud et vous sur Europe 1, un autre enseignant rapportait les propos choquants que lui avait tenus un parent d’élève. “Elle m’a dit que je devais réfléchir à ce qui était arrivé à Samuel Paty”, avait-il témoigné.