La jeune fille française, qui avait accusé le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty d’« islamophobie » avant qu’il ne soit assassiné en octobre 2020, a présenté ses excuses à sa famille lors de son témoignage devant le tribunal hier. « Je veux m’excuser auprès de la famille pour avoir détruit vos vies », a-t-elle déclaré avec émotion.
Âgée aujourd’hui de 17 ans, l’adolescente a été entendue comme témoin dans le cadre du procès intenté contre son père et sept autres prévenus accusés d’avoir contribué à la campagne de haine ayant conduit à l’assassinat du professeur. Elle a admis avoir menti sur les événements qui se seraient déroulés dans le cours de M. Paty et qui ont servi de prétexte à cette tragédie.
Un mensonge aux conséquences dramatiques
Au moment des faits, la jeune fille avait affirmé que Samuel Paty avait demandé aux élèves musulmans de quitter la salle avant de montrer des caricatures du prophète Mahomet dans le cadre d’un débat sur la liberté d’expression. Elle avait également prétendu avoir été renvoyée du cours pour avoir protesté.
Cependant, l’adolescente a ensuite reconnu qu’elle n’avait jamais assisté à cette séance et qu’elle avait inventé cette histoire pour dissimuler à son père son exclusion temporaire du lycée pour absentéisme.
Ce mensonge a entraîné une campagne de dénigrement orchestrée par son père sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo partagée largement, ce dernier avait accusé le professeur d’atteinte à l’islam, alimentant une colère qui a culminé avec l’assassinat brutal de Samuel Paty par un jeune extrémiste de 18 ans, abattu ensuite par la police.
Un mea culpa devant la justice
Lors de son témoignage, la lycéenne s’est dite profondément désolée pour ses actes : « Je sais qu’il est difficile pour vous d’entendre mes excuses, mais je tiens à m’excuser sincèrement. » Elle a également exprimé des remords envers les accusés : « Je veux aussi m’excuser auprès des personnes jugées ici. Si je n’avais pas menti, elles ne seraient pas dans cette situation aujourd’hui. »
Elle a adressé un message particulier à son père, en reconnaissant son rôle indirect dans la campagne de haine : « Je suis désolée. C’est à cause de mon mensonge que vous avez fait cette vidéo. »
Un procès au retentissement national
Le procès de cette affaire, qui implique le père de l’adolescente et sept autres personnes, met en lumière les dangers de la désinformation et des discours de haine sur les réseaux sociaux. Il rappelle également l’importance de la vigilance face à la radicalisation en ligne et de la responsabilité individuelle dans la diffusion d’accusations graves.
L’affaire Samuel Paty reste un symbole tragique de l’impact dévastateur des fausses allégations et du fanatisme dans la société française.
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Masdar