De nombreuses questions sont désormais soulevées par les réfugiés syriens en Allemagne à la suite de la fin de l’ère du dictateur syrien Bachar al-Assad. Alors que sa chute représente une grande victoire pour ces réfugiés, une confusion considérable s’est également installée parmi eux.
Parmi les interrogations qui préoccupent également le ministère fédéral de l’Intérieur et l’Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) : comment seront traitées les demandes d’asile en cours ? Qu’en est-il des demandes déjà traitées ? Des centaines de milliers de décisions de protection pourraient être réexaminées si la situation en Syrie venait à se stabiliser.
Les questions les plus urgentes à court terme sont : que va-t-il advenir de ceux qui souhaitent désormais revenir rapidement en Syrie pour voir ce qu’il reste de leurs familles et de leurs biens après la guerre ? Et que peuvent attendre les Syriens s’ils souhaitent retourner volontairement en Syrie de manière permanente ? Existe-t-il une aide financière du gouvernement fédéral pour soutenir ce retour ?
Le magazine Der Spiegel rapporte que le ministère et l’Office fédéral des migrations se préparent à plusieurs changements potentiels pour gérer la nouvelle situation des Syriens.
Comment seront traitées les demandes d’asile en cours ?
Selon Der Spiegel, l’Office fédéral des migrations a annoncé lundi dernier que les demandes d’asile en provenance de Syrie ne seront désormais plus traitées. Concrètement, cela signifie que les demandes des Syriens seront reléguées en bas de la liste des priorités, les plaçant ainsi dans les piles de dossiers non traités.
Cependant, cela ne constitue pas un report officiel des décisions, comme le stipule la loi sur l’asile dans les cas où la situation du pays d’origine est “incertaine” au point qu’une “décision raisonnable ne puisse être prise”. Le gouvernement fédéral se prépare à annoncer un report officiel des décisions à l’Union européenne. À partir de là, les nouvelles demandes d’asile seront acceptées, mais sans décisions prises à leur sujet. Les auditions avec les réfugiés syriens seront également suspendues.
Qu’en est-il des réfugiés bénéficiant d’une protection ?
Les Syriens ayant obtenu une décision favorable pour leur demande d’asile pouvaient souvent faire venir leurs proches en Allemagne par le biais du regroupement familial. Selon certaines sources, le ministère fédéral de l’Intérieur envisage désormais de réduire la priorité de traitement de ces demandes, ce qui reviendrait à les suspendre. La justification avancée est que “si la situation en Syrie se stabilise et que la protection peut être levée, les réfugiés pourraient être contraints de retourner avec leurs familles en Syrie, et non l’inverse”.
Les réfugiés peuvent-ils visiter la Syrie ?
Il y a eu des cas où certains Syriens, malgré une protection due à une persécution supposée par le régime syrien, ont visité la Syrie et partagé leurs vacances sur les réseaux sociaux. Pour l’Office fédéral des migrations et des réfugiés, cela était considéré comme une preuve qu’ils n’étaient pas réellement persécutés, sinon ils n’auraient pas osé se rendre en Syrie. Dans ces cas, des procédures de retrait de la protection étaient souvent engagées.
Cependant, la situation a changé. De nombreux réfugiés qui ont établi une nouvelle vie en Allemagne peuvent désormais souhaiter revenir en Syrie pour une visite de courte durée, soit pour voir leurs proches, soit pour vérifier l’état de leurs biens. Le ministère fédéral de l’Intérieur travaille, selon certaines sources, à trouver une solution pratique qui permettrait ces visites sans compromettre le statut de protection des réfugiés en Allemagne.
Quelle est la situation pour le retour volontaire en Syrie ?
Bien que la situation en Syrie demeure incertaine, de nombreux Syriens ne parviennent pas encore à envisager un retour permanent. Toutefois, cela pourrait changer. Ainsi, l’Office fédéral des migrations et des réfugiés examine la possibilité de réintégrer la Syrie dans le programme de soutien au retour volontaire dans un futur proche.
Dans le cadre des programmes REAG/GARP, le gouvernement fédéral et les gouvernements des Länder financent jusqu’à 200 euros pour le voyage par personne, ainsi que des aides financières pouvant aller jusqu’à 4000 euros par famille. Depuis 2012, la Syrie avait été exclue de la liste des pays éligibles en raison de la situation sécuritaire.
Cependant, selon le rapport de Der Spiegel, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) n’est plus opposée à une augmentation du soutien au retour volontaire. L’Office fédéral des migrations a pris en charge les demandes de retour dès le début de l’année, ouvrant ainsi la voie à un éventuel réintégration de la Syrie dans le programme.
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