“Embrasse un autre et je te tue” : accusé de violences conjugales, un jeune homme condamné à Rouen

Relation toxique. Le 16 décembre 2024, un homme d’une vingtaine d’années a été jugé par le tribunal de Rouen (Seine-Maritime) pour avoir menacé de mort plusieurs personnes, dont son ex-compagne, l’une de ses amies et son compagnon. Il est accusé de violences conjugales.

« Embrasse un autre et je te tue »

Le 9 juillet 2023, Laura* dépose plainte pour violences conjugales et menaces de mort. Elle accuse son ex-compagnon, Jérémy*, avec qui elle a formé en couple entre 2020 et 2022. Dans le dossier, des enregistrements vocaux et des captures d’écran de messages explicitent font état de ces menaces.

J’ai quitté mon travail car il savait où je travaillais. Le fait qu’il soit en détention, ça m’a fait du bien. J’ai peur de lui.

Lauravictime de violences conjugales

« Embrasse un autre et je te tue », « Si je viens maintenant, je vais buter tout le monde », « Je vais mettre un litre d’essence dans votre salon », relate ainsi la présidente de la cour. Marie*, une amie de la victime, dépose, elle aussi, plainte après avoir reçu des messages vocaux d’insultes et de menace de mort envers elle et son conjoint. Elle n’avait jamais rencontré l’accusé auparavant.

Jaloux et possessif

Jérémy est décrit comme « jaloux et possessif ». Il contrôle ses tenues vestimentaires, tient des propos dégradants envers Laura, « tu es une fille facile », et l’empêche de sortir voir ses amis.

Placé sous contrôle judiciaire, il est finalement incarcéré, car il brise l’interdiction d’entrer en contact avec la victime, après avoir échangé des messages.

« Je regrette tout. Je suis désolé », explique-t-il devant la cour, devant le regard désabusé de Laura. Il se place alors en « victime », et explique avoir subi « un traumatisme ». La présidente de la cour lui demande d’expliquer sa position. « Quand j’étais avec elle », bredouille le prévenu. Il ajoute : « Cette relation a tout changé dans ma vie, j’essaie de m’en sortir, mais je n’y arrive pas. »

C’était une toupie. Un coup il partait, un coup il revenait. Il était avec moi le jour de l’accouchement. Après, il est parti. Il ne faisait que des va-et-vient. J’ai décidé de couper les ponts. Il n’a pas accepté. Il a dit que je lui appartenais.

Laura

« Vous en pensez quoi de [Laura] ? », questionne la présidente ? « Rien », répond à plusieurs reprises Jérémy. À la barre, les deux reconnaissent avoir vécu « une relation toxique ». Ensemble, ils ont un enfant. Mais celui-ci ne sera pas reconnu par son père.

Reconnu coupable

L’avocat de Laura déplore « un comportement qui marque une forme d’impunité » et souligne avec étonnement que l’accusé se place « en victime ». Il poursuit : « On entend de sa bouche le mot regret, pas le mot excuse. »

La procureure de la République, qui estime que « nous avons ici une illustration du mal que les mots peuvent faire », réclame quatre mois de prison ferme.

« C’est une affaire triste », reconnaît l’avocat de Jérémy qui insiste sur le fait qu’il « est totalement conscient de ce qu’il a fait ». Son conseil souligne par ailleurs qu’il ne minimise pas les faits. « Il a subi 22 jours de détention, ce n’est pas rien pour un gamin de 20 ans qui n’a jamais été condamné », note le pénaliste. Le prévenu est finalement reconnu coupable et condamné à huit mois de prison avec sursis.

*Les prénoms ont été modifiés

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