Alep, la deuxième ville de Syrie, n’est plus sous le contrôle du régime de Bachar Al-Assad, selon un communiqué de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) publié dimanche 1er décembre. Cela survient quatre jours après le lancement d’une offensive rapide par une coalition de groupes opposés au régime, menée par les islamistes radicaux de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC).
D’après Rami Abdel-Rahmane, directeur de l’OSDH, ces groupes rebelles ont pris le contrôle de la ville, à l’exception des quartiers sous domination des forces kurdes. « C’est la première fois depuis le début du conflit en 2011 qu’Alep échappe au contrôle des forces du régime syrien », a-t-il affirmé.
Face à cette avancée, la Russie a exprimé son soutien à l’armée syrienne, annonçant que l’armée arabe syrienne, avec l’aide de ses forces aériennes, continuait son opération pour repousser les « agresseurs terroristes » dans les provinces d’Idlib, Hama et Alep, affirmant avoir éliminé 320 militants.
Les rebelles, soutenus par la Turquie, avaient lancé l’offensive contre les forces de Bachar Al-Assad mercredi, en s’emparant de plusieurs localités avant d’atteindre Alep, un centre économique crucial pour la Syrie. Au moins 370 personnes ont perdu la vie, selon l’OSDH.
L’OSDH a également rapporté des frappes russes ayant fait plusieurs victimes parmi les civils dans le camp de déplacés d’Idlib. Ces combats représentent les plus violents en Syrie depuis 2020.
Le régime syrien, renforcé par l’aide militaire de la Russie et de l’Iran depuis 2015, avait réussi à reprendre une grande partie du pays, y compris Alep en 2016, après une violente offensive. Toutefois, l’attaque lancée cette semaine par le HTC et d’autres factions rebelles a mis fin à une trêve fragile instaurée en 2020.
En parallèle, des forces pro-turques ont pris contrôle de la ville de Tal Rifaat et des villages voisins, anciennement sous domination kurde, dans le nord de la Syrie, une zone stratégique proche de la frontière turque. Ce développement intervient après des tensions croissantes, la Turquie ayant menacé d’agir contre l’enclave kurde de Tal Rifaat.
La situation en Syrie continue d’avoir de graves implications pour la stabilité régionale, a averti l’envoyé spécial de l’ONU, Geir Otto Pedersen, soulignant l’échec des efforts internationaux pour mettre en place une solution politique durable au conflit.
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